LOVELY RITA, METER MAID

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Si l'on questionne les moteurs de recherche avec des mots tels que "Duchamp", "machine célibataire", "Szeeman"..., on obtiendra évidemment des foultitudes de réponses. Personnellement, près de trente ans après Lovely Rita..., ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est la formidable extension qu'a connu la machinerie célibataire sous couvert de "nouvelles technologies".

Mise en relation, par P. Berloquin, du multimédia et des machines célibataires : Machines.htm ("Ainsi, les réseaux et le réseau central Internet se présentent comme un organe doublement nécessaire pour assurer la complétude de l'univers multimédia considéré comme une vaste machine célibataire à son niveau général. ")

Philippe Codognet, Mémoires virtuelles : "Des cafards plus savants que le plus éduqué des hommes mais incapable de décoder et d'avoir accès à cet immense savoir, le paradoxe est cinglant. Mais ces machines à mémoire, célibataires des connaissances qu'elles transportent, marquées au fer rouge des manipulations génétiques, ADN cisaillé et raccommodé par des Frankensteins cotés à Wall Street, peuvent-elles être le futur de notre mémoire ? "

Alain Montesse
* whatisthematrixistheshowmustgoon : "... le système semble remonter au moins à l'animation de la femme-robot de Metropolis, mais resservira souvent par la suite (on aura reconnu le schéma général des machines célibataires). Une version simplifiée se retrouvera dans TRON, où un rayon laser efface progressivement le personnage..."
* Nouvelles Technologies et Arts de la Mémoire (Xanadu, et quelques autres) : "Elle peut pour finir être présentée comme une super-veuve cybernétique - une nouvelle variante des machines célibataires: la mariée mise à nu descendant l'escalier des sous-répertoires, au sens propre infernal.". Depuis quelques années, il lui arrive aussi d'en remonter, sous forme de la nouvelle cyber-woman en armes ; cf. par exemple The Intersexts of Linda Hamilton's Arms et Strong Women.

Les 13 et 14 mars 2000, Christian Lebrat a consacré les Troisièmes Journées Cine Qua Non à "L'EFFET DUCHAMP : Autour de Marcel Duchamp et du cinéma".

Sur un thème proche des machines célibataires, on retrouvera Duchamp dans une expo sur L'empreinte (sous la direction de Georges Didi-Huberman, Paris, Centre Georges Pompidou, 1997).

Et que diable sont les sous-entendus de "Netzhaut" ( = rétine = la peau du réseau ) dans le Blinde Seher de Peter Bexte ? : "Für ihn war es Befreiung, »daß Raymond Roussel mir, seit 1912, erlaubt hat, an andere Dinge zu denken als an eine ›Netzhaut‹-Malerei«. Duchamp ist es nicht müde geworden, ein Leben lang gegen die Erwartung optischer Ereignisse anzugehen: als ob Kunst etwas für die Augen sei, gar für die Netzhaut."
(Il s'agit du refus par Duchamp de la "peinture rétinienne", de la "Netzhaut-Malerei" - rappelons que selon le Dictionnaire Etymologique de la langue française de Bloch et von Wartburg, référence incontournable, le français  rétine  date de 1314 : c'est un emprunt au latin médical du moyen âge retina (de rete « filet », « réseau », v. rets). Peut-être Netzhaut résulte-t-il d'une traduction litttérale et sans malice de retina ; il n'en demeure pas moins que nous avons là un bien curieux noeud sémiologique entre des langues européennes de familles généralement moins proches. Le World Wide Web est célibataire et oculiste, on commence à s'en apercevoir ; on connaissait déjà la traduction World Wide Waiting, il va maintenant falloir envisager World Wide Watching — avec les yeux wide shut, of course.)

http://www.nqpaofu.com/nqp/ciw_nqp16.html : "Zero followup in a networked medium equals zero offspring, or zero spin-off, if you prefer.... Bachelor Excellence: the 1976 exhibition curated by Harald Szeemann Junggesellenmaschinen/Machines Célibataires: no on-line presence whatsoever — lost forever? "

Odile Blin, Matière numérique : "L'image machine serait-elle une machine célibataire, malgré l'interactivité qu'on lui prête, la médiation technique remplaçant le face à face humain ?"

May Livory, MACHINES CELIBATAIRES : "La pensée organisée en chapelles, l'art, la mode, l'économie, les marques, les multinationales, la fonction publique, les boîtes de com', entre autres exemples, peuvent être considérés comme de tels systèmes...".

Dans une page d'un site aujourd'hui déjà disparu (Argent et valeur – Le dernier tabou), à propos de son exposition dans un pavillon de l'arteplage de Bienne dans le cadre de l'Expo.02, Harald Szeemann écrivait : "La machine à détruire l'argent est visible de partout et constitue le cœur de l'exposition. Pendant toute la durée de l'exposition, elle hachera sans pause et sans merci des billets de banque (qui, il est vrai, auraient également dû être détruits par la Banque Nationale en raison de leur mauvais état)." On trouvera un bref entretien avec Szeemann en http://www.lecourrier.ch/Selection/sel2002_682.htm , et quelques remarques de Patrick Schaefer en http://www.art-en-jeu.ch/expositions/expo.02.html (L'art en jeu, 14 juin 2002).


... (à suivre)