Notes pour projection USS E.P.H.E., 5-6-81 L'idée de départ qui a abouti à
cette projection est la suivante: Des éléments de réponse
peuvent être trouvés par un détour. J'ai déjà
montré ailleurs que des traductions locales, mot à mot, peuvent être
faites, de la thermodynamique vers l'économie, de la chimie vers la
psychosociologie, etc., et plus ou moins réciproquement. Tout cela marche
assez bien au XIXème siècle. Un quart de poil auparavant, il est
facile de voir que la théorie de Clausewitz fait grand usage de métaphores
mécaniques: le fléau d'acier de l'armée oscille, et Attila
doute, etc. En fait, l'Art de la guerre peut se traduire comme une mécanique
à frictions, et chocs non élastiques, dispersion et réunion
des forces et des masses dans l'espace et le temps, etc. Examinons donc le Principe de Superposition dans
la guerre quotidienne: Le Principe de Superposition affirme alors qu'il
faut qu'une fonction idéologique quelconque d'un système quotidien
donné, puisse se décomposer en une combinaison linéaire de
fonctions idéologiques particulières, appelées fonctions
propres du système pour la grandeur économique considérée...
A partir de là, tout se linéarise, les opérateurs
deviennent des matrices hermitiques, etc. (cf. littérature spécialisée). Et, la fonction idéologique générale du système étant une combinaison linéaire des fonctions idéologiques propres (qu'on imagine par exemple une assemblée composée de différentes parties), on peut l'écrire: I = S anIn A quoi correspondent les coefficients an ? Il est nécessaire ici de supposer, de plus, que les fonctions idéologiques sont normalisées. Alors, le coefficient |an|2 est égal à la probabilité, lorsqu'on titille le système, d'obtenir de sa part une réponse de type In identifiable avec certitude. Les |an| sont les racines carrées des pourcentages de participation des différentes idéologies particulières In à l'idéologie dominante I ... Assez curieusement, les arguments des an ne semblent pas avoir beaucoup d'importance. Il suffit. Nous en avons largement assez pour revenir au film. En particulier, la même formule décrit évidemment une superposition d'images, dont chacune est identifiable avec certitude (à condition d'avoir le temps et l'énergie pour y regarder de près), et où les an sont l'inverse des coefficients de diaphragme appliqués à chaque image In . Idem pour les sons. A l'évidence, un tel film reproduit assez bien les états de mélange si fréquents dans la vie quotidienne, à tel point qu'on les confond avec un bruit de fond. D'ailleurs, si le bruit de fond est suffisant, la distinction entre images pures et mélanges n'est plus observable (Prigogine). Quant aux thèmes abordés, rien n'y manque de la guerre, même pas le repos des guerrières... Sans doute est-ce ici le lieu de rappeler 1°) que l'Art de la Guerre peut se traduire mot à mot en un Ars Amandi ; 2°) que le fonctionnement de la machine cinématographique est isomorphe à celui de la machine de guerre. ("le fusil à lunette est une extension de l'oeil: il tue avec une vision injurieuse" - Jim Morrison). Quant aux marchandises, on s'est aperçu dans les années 20 qu'elles se doublaient d'une idéologie associée, et réciproquement, et c'est comme ça qu'a commencé la guerre quotidienne, j'ai oublié de le signaler plus haut.
Ici, le manuscript s'interrompt. Bien d'autres
choses auraient pu être écrites, et je les dirai (ou d'autres) éventuellement. |