Retour à l' <index général>


(17/2/99)

Alain Montesse


à propos de Video Cine Troc


VIDEO-CINE-TROC fut une association audio-visuelle active de 1977 à 1986.
A de nombreux points de vue, son histoire, les idées qui y furent agitées, les thèses et les courants qui y collaborèrent ou s'y affrontèrent, sont encore d'actualité. Leur exposé ici, certes partiel, pourra je crois aider le lecteur à aiguiser sa réflexion.
A noter qu'une étude générale de l'audiovisuel associatif et d'éducation populaire dans cette période fut produite par Chantal de Linarès. On peut sans doute encore la consulter à l'INEP de Marly-le-Roy...

Au début, VCT était une association participant du réseau des Ateliers Super-8, et le principal lieu de finition des films tournés dans ce réseau. Elle avait été créée dans la mouvance des associations de jeunesse protestantes, et était logée dans leurs locaux, à Montsouris.Elle y disposait entre autres d'une salle de projection, et c'est là que furent projetés pour la première fois à Paris les films de Van Der Keuken, vers la fin des années 70.

Avec l'élection de Mitterand en 1981, le milieu de l'audio-visuel associatif crut sincèrement son heure venue. Nous avions d'ailleurs salué comme il convenait cette élection en nous livrant, le soir du 10 mai 1981, à une expérience qui peut apparaître aujourd'hui comme une préfiguration méthodique du zapping (cf. Le Compresseur de Sigismond).
Les déclarations officielles faisaient espérer une ouverture de la télévision publique aux acteurs sociaux associatifs, à l'éducation populaire, etc. Avec d'autres associations du secteur, VCT organisa donc les Rencontres Audiovisuel'82 à Marly le Roy, et Audiovisuel'83 à La Rochelle.

De Marly 1982, il ne me reste que le Rapport sur une Coincidence.
De la même année date mon Rapport d'Orientation (je venais d'être élu président de l'association).

La Rochelle 1983 fut une affaire beaucoup plus importante. On en trouvera ci-dessous le programme, ainsi que l'affiche , et une présentation de l'association ad-hoc (Audiovisuels 83).
J'y animai l'Atelier 4, pour lequel j'avais concocté un recueil de textes agrémenté d'une déclaration de politique générale (HORS LES GRILLES), qui fut ensuite republiée dans le n°3 (juillet 1983) de Nordeste, la revue de ce qui était à l'époque le Centre d'Action Culturelle de Montbéliard, et qui est depuis devenu le CICV. Les discussions , qui durèrent tout l'après-midi, sont plus ou moins bien relevées dans LA PESTE, etc (Achtung! : 97k!).
Enfin, durant l'été suivant, je condensai certaines de mes réflexions dans Oeuvres et Programmes à la lumière de la mécanique quantique, écrit pour un numéro de Cinémaction qui ne vit finalement jamais le jour.

Parallèlement, VCT s'était lancé dans la production d'émissions de vidéo expérimentale pour FR3, piochant pour la réalisation dans le stock d'auteurs video que son département de documentation avait contribué à rassembler (ce qui, incidemment, place VCT parmi les ancêtres de Grand Canal). Ce faisant, certains permanents de l'association, se comportant comme un producteur privé, et soutenus par ceux des membres du CA qui travaillaient moyennant rémunération pour cette série (regrettable cumul des rôles et des statuts), avaient fait prendre à l'association de gros risques financiers.
Lorsqu'en 1984 le gouvernement socialiste passa brutalement de Mauroy à Fabius (du "mythe" au "réalisme"), et trancha dans le vif et les crédits, VCT, comme nombre d'autres associations auparavant encouragées, se trouva en situation fort délicate. De graves dissensions s'élevèrent dans le CA sur la façon de se tirer de ce mauvais pas (c'est alors que, mis en minorité, je démissionnai). La nouvelle équipe, désormais seule aux commandes, continua sa politique précédente, jusqu'à la conclusion prévisible : VCT fut liquidé deux ans après.

(C'est à la même époque que l'Etat français commenca à donner au privé les clés de la télévision (La5 première version à Berlusconi, création de Canal+, M6 à la CLT puis à la Lyonnaise des Eaux, TF1 à Bouygues...), avec des résultats que l'on peut encore contempler de nos jours...)

Après la grande crise à VCT, la nouvelle équipe ne voulait plus assurer la formation à l'audiovisuel des enfants de l'Ecole des Enfants du Spectacle. Cette activité semblant à certains d'entre nous devant être poursuivie, on créa donc dans l'urgence une nouvelle association, l'Oeil en Cascade, encore active de nos jours.

Plus généralement, depuis la fin de VCT, on peut encore rencontrer, de ci de là, nombre d'anciens participants de l'aventure, souvent restés dans le métier. Il n'empêche que je continue à penser que cette fin fut un vrai gâchis.


Documents joints :


retour en haut de page